Vu que Farmace bénéficie de la règle "Motivant et inspirant", je le suis dans le trip fluff et dans la rédaction de batrep. Bonne lecture.
Caïn, le plus jeune des « Princes Avenants » de Miridia était ravi : la victoire de M’Al Eldi dans les plaines Ardokiviennes (cf rapport de bataille contre les forces Abyssales : https://manticfc.forumgratuit.org/t2291-rapport-de-bataille-dans-la-plaine-ardovikienne) lui offrait la possibilité d’entrer en campagne à la tête de son bataillon de cavalerie. Il devait rejoindre le stratège à la lisière ouest de la Forêt de Galahir. Seulement, celle-ci était sous le contrôle des forces démoniaques. Il savait qu’il rencontrerait de la résistance. Il s’était préparé avec les prêtres-guerriers de Miridia recevant les enseignements et les bénédictions nécessaires ; utiles pour que les hommes qui se battraient sous ses ordres soient convaincus du sens divin de leur combat. Ce n’était pas sa première guerre, mais les sauvages orks et leur désordre sont bien différents des immenses armées du mal qui envahissent Mantica. Il s’agissait d’une croisade manichéenne comme dans les anciens temps et les batailles marqueraient l’histoire et le monde à jamais. Caïn trépignait.
Il était ami depuis longtemps avec le Clan des frères des laves : une assemblée de nains ayant abandonné la vie souterraine pour une vie à la lumière et à l’air libre. Ils s’étaient établis non loin de Miridia pour signer une alliance militaire et commerciale infaillible. C’était avec plaisir que Ramlak envoya sa cavalerie sur blaireaux dans la campagne au côté de Caïn ; c’était avec plaisir qu’ils allaient en guerre avec leurs frères humains.
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Le convoi entrait dans la forêt de Galahir. Caïn avait ordonné le silence total afin de guetter les bruits surnaturels. La lumière du soleil peinait à traverser les masses feuillues, projetant dans la pénombre des ombres monstrueuses. Le craquement des branches et des feuilles mortes faisaient sursauter les miliciens de Miridia. La colonne d’hommes savait que les forces en présence étaient maléfiques. Cette forêt autrefois majestueuse s’assombrissait et les toiles d’araignées géantes remplaçaient petit à petit les fruits et noix que la nature produisait. Tout indiquait que Galahir sombrait du côté des Abysses. Caïn ressentit une profonde tristesse, lui qui avait appris à chasser au côté des éclaireurs halfelins dans cette forêt. Mais l’heure n’était pas à la sensiblerie et à la nostalgie.
Cela faisait près de six heures que le second bataillon de la Principauté avançait et il était temps d’établir le camp pour la nuit. Ils devraient avoir rejoint M’Al Eldi dans deux jours et les ronces et épines rendaient l’avance difficile. Inutile d’épuiser les hommes et les montures davantage. Les nains éclaireurs de l’armée, revinrent et indiquèrent des anciens remparts qui pouvaient servir à ceindre le convoi. Les caravanes seraient mises en cercle le temps du repos.
L’ambiance était maussade dans le camp précaire établi par les hommes. Une énergie maléfique trempait le moral des hommes. Même les artilleurs et cuisiniers halfelins d’habitude si joyeux n’avaient pas le goût à la fête. Le Prince passa dans les petits groupes en cercle pour mesurer à quel point les hommes étaient pressé de sortir de cette forêt. Seuls les cavaliers humains et nains semblaient motivés. Ils sirotaient doucement de la cervoise aiguisant de temps en temps les lames de leurs haches et de leurs épées. Ils étaient tous des vétérans des guerres vertes et ne craignaient pas le sang. Cela rassura Caïn : ils étaient la colonne vertébrale de son armée. Le Prince retourna à sa tente. Miridia lui manquait et il regarda son épée. Bientôt elle se rougirait, trempée dans le sang. Il avait peur de mourir.
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Ils devinèrent l’aube avec le sentiment d’être reposés. Le moral des miliciens et des halfelins remontait. Les hommes souriaient d’avoir passé cette première nuit dans la forêt de Galahir sans encombre. Caïn, lui, avait été tourmenté par des rêves toute la nuit. Des pluies d’ossements et de feu le noyaient, des éclairs le brulaient, des griffes lui arrachaient la peau, le sol était une toile d’araignée gigantesque, l’air de la nuit était rempli de maléfices qui entrait et ressortait de son corps au rythme des battements de son coeur. Et les ossements revenaient le heurter de toute part. Il fut réveillé par le lieutenant Blandin, porte-étendard de la troupe. Il était temps de se remettre en marche. Caïn but un trait de vin et s’aspergea le visage. Il ne devait pas montrer à ses hommes les cernes qui lui cerclaient les yeux. Il était loin l’enthousiasme des jours précédents la marche vers la guerre. Et les éclaireurs nains vinrent le sortir de ses songeries : des morts-vivants de la poussière avaient été aperçus un peu plus au nord. Ils accomplissaient de sinistre rituels bien loin de leur terre désertique. Décidément, les forces maléfiques poussaient toutes les horreurs de ce monde à corrompre le beau et luxuriant. La colonne se changea en ligne, marchant au pas des artilleurs et comme un seul homme ils avancèrent prêt à frapper l’infamie de poussière. La colère s’empara de Caïn. Une fureur mortelle déferla dans ses veines, les doutes s’estompèrent, l’envie de défendre le monde changea son regard et la détermination redressa l’ensemble de son corps.
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Bataille dans la forêt de Galahir (2000pts - « Une opportunité se présente »)
Déploiement LDR (gauche à droite):
Deux régiments de cavaleries seigneuriales (masse de fracas et lame de lacération) précédés par une troupe.
Caïn portant l’épée et le bouclier du Griffon (Bannière du Griffon)
Un canon-orgue
Deux régiments de Berzerkers sur blaireaux
Un canon-orgue
La horde de Garde d’honneur précédée d’une troupe de cavalier
Le Lieutenant Blandin et son diadème du dragon (porte-étendard monté)
Un autre canon orgue
Et la horde de miliciens équipés de « La brume ».
Déploiement EDP (gauche à droite depuis mon point de vue) :
Une horde de Gardiens asservis (rafale de vent et potion d’adresse)
Une horde de chevaucheurs de vers
Deux troupes d’arbalétriers
Un prêtre équipé de la mélopée du fléau
Une troupe d’archers montés
Un régiment de revenants
Une horde de squelettes lanciers
Un pharaon
Un régiment de revenants
Deux scorpions et un prêtre
Kerzaral utilisant la formation de la campagne, il bénéficie de pas mal d’avant-garde :
Les deux scorpions ainsi qu’un régiment de revenants avancent de douze pas.
La horde de squelettes avance dans le bout de forêt.
A leur droite, l’autre régiment avance aussi de six pas.
Tour 1 EDP :
L’ensemble de l’armée avance à l’exception des chevaucheurs de vers. Les prêtres lancent les déferlement et envoient les scorpions dans ma moitié de terrain. Aucune cible humaine, naine ou halfline n’est à portée des arbalètes.
Tour 1 LDR :
Légère avance pour rester hors de portée de charge de l’armée. Les canons-orgues de ma gauche avancent pour se mettre à portée de tir autant que possible. La cavalerie de gauche franchit l’obstacle et reste hors de portée des gardiens asservis. Les nains seront à portée des arbalètes de poussière. Pivot de la milice, de la garde d’Honneur et de la troupe de cavalerie pour faire front face aux squelettes. Le lieutenant Blandin fait feu avec le diadème du dragon et renvoie à la poussière les archers montés. Le canon orgue de droite fait feu et inflige six blessures à l’un des régiments de revenants. Les nombreuses forêts sont une plaie pour ma cavalerie.
Tour 2 EDP :
Les scorpions avancent pour charger la horde de miliciens. Seul l’un des deux peut charger ; le second ne bénéficiant pas d’un déferlement suffisant. Le prêtre de la colline utilise et réussit la mélopée du fléau sur une des troupes d’arbalétriers. Les gardiens asservis restent à la lisière de la forêt et utilise la rafale de vent pour faire reculer les nains d’un pas. Suffisant pour que ceux-ci sortent de la ligne de vue. Les deux troupes d’arbalétriers font feu sur les nains et infligent 5-6 blessures, insuffisant face au -/22 de valeur de moral des berzerkers. Le pharaon soigne 3 blessures au revenant. Le scorpion, quant à lui, blesse 6 fois la horde de miliciens.
Tour 2 LDR :
Les deux régiments de nains entrent dans la forêt tandis qu’une troupe de cavalerie humaine fait une marche forcée pour dépasser la horde de gardiens asservis, il n’y a aucune ligne de vue ni pour l’un ni pour l’autre. Un régiment de cavaliers se met en position afin de charger ces mêmes gardiens de face et sans charge gênée au prochain tour. Le canon de gauche étant hors de portée se déplace. Celui du milieu tire sur une troupe d’arbalétriers, fait 4 blessures. Insuffisant pour les tuer. Le canon-orgue de droite et le diadème du dragon tentent d’affaiblir la horde de lanciers mais échoue infligeant à peine 6 blessures. La horde de milicien contre-charge le scorpion mais la peur rend les coups moins précis : deux blessures percent la carapace de la bête.
Tour 3 EDP :
Les gardiens asservis pivotent légèrement et ratent leur rafale de vent sur les nains : ils seront potentiellement chargés par ceux-ci au tour suivant. Le prêtre réussit sa mélopée du fléau : les arbalétriers infligent 2-3 blessures au canon-orgue du centre, cela suffira à le faire fuir. Les chevaucheurs de vers chargent les nains à portée et avec la charge gênée, ils peineront à toucher les nains. 3 blessures seulement viennent monter le total à 8 blessures aux berzerkers. A ma droite, les revenants chargent la troupe de cavalerie dans la forêt (charge gênée). Il ne ressortira de ce combat que quelques petites blessures et les cavaliers tiendront bon. Les deux scorpions blessent la horde de miliciens à hauteur de 14. Ceux-ci tiendront étant dans la sphère d’influence de Blandin.
Tour 3 LDR :
La troupe de cavalerie à gauche pivote pour avoir dans leur ligne de vue les gardiens asservis. Un régiment de cavalerie les charge. Contre charge des berzerkers nains, et charge sur les flancs des copains à gauche. Un régiment de cavalier se décaler pour contourner la forêt tandis que le Prince rentre dans la forêt. Ce sera un carnage : un 11, suite à 5 blessures, au lancer de moral verra les gardiens asservis broyés sous les sabots de la cavalerie, tandis qu’un nombre indécent d’attaques (26*2 gênées+26 en contre charge) renverra les vers dans leur trou. Le flanc gauche est totalement sécurisé et tous pivotent pour se rabattre sur la droite du front, à part un régiment qui sécurisera la forêt. A droite, le front commence à s’éclaircir puisque la charge combinée de la garde d’honneur de flanc (24*2) et la cavalerie (
massacreront les revenants malgré leur 5 de défense. Une prise de risque parce que si je savais que je blesserai les revenants, un double 1 exposerait ma garde d’honneur à une charge de flanc de la horde de squelettes. Ce ne sera pas le cas. La horde de miliciens contre-charge avec plus de réussite le scorpion et l’extermine. Un tour très violent qui m’offre la victoire : l’EDP n’a plus assez d’unités pour contrôler des zones.
La partie, si elle ne se termine pas vraiment ici, est jouée et nous faisons un tour 4 par principe et la horde de milicien sera mise en déroute. J’arrête ici le rapport car Kerzaral décide de se rendre au tour 4.
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Caïn était satisfait de son entrée en campagne. Une victoire obtenue grâce à ses nombreux régiments de cavalerie. Ceux-ci avaient été extrêmement brutaux et les squelettes, sans doute surpris de trouver des humains dans cette forêt étaient mal préparés. Les chefs morts-vivants avaient fui entrainant une évaporation des squelettes. Mais la victoire contre la mort n’est jamais totale et il fallait à Caïn et à ses hommes le temps de panser les blessures et de bruler les morts selon certains rituels afin que ceux-ci ne se relèvent pas. Les miliciens ayant fui le combat s’étaient regroupés vers les anciens remparts comme l’avait ordonné Caïn. Certain d’entre eux avaient péri. Beaucoup étaient blessés mais la plupart venaient de prendre conscience de la guerre dans laquelle ils s’étaient lancés : une guerre pour que le monde ne sombre pas. Eux qui d’habitude nourrissait la Principauté portaient désormais sur leurs épaules le destin de Mantica. Le chef de section échangeait avec ses troupes lorsque le Prince arriva.
« Vous ne pouvez qu’être fiers de vous hommes de Miridia. Ce que vous avez affronté aujourd’hui est un aperçu du monde horrible que nous réserve les Abysses. Nos frères qui sont tombés aujourd’hui ne le sont pas pour rien. Nous allons leur rendre hommage, boire et prier pour que leur esprit rejoignent les ancêtres. Le monde court à sa perte et nous sommes au premier rang. Aujourd’hui nous ne sommes plus spectateur mais vainqueur. Reposez-vous mes frères. Demain nous marcherons en direction des plaines Ardokiviennes. ».
Et ils se reposèrent du sommeil de l’homme juste. Tous sauf Caïn qui rêva encore d’un monde de tortures, un monde de feu et d’acier, une terre de lave, une terre gouvernée par une gigantesque démone aux mille fouets, un monde où les femmes ont la peau bleue, violette et où chacune de leur parole est une lame arrachant la peau.
« AUX ARMES ! LES DEMONS, LES DEMONS ARRIVENT ! » hurla la sentinelle. Caïn sortit de sa tente, la tête lourde. Ils n’avaient pas eu le temps de panser les blessures que déjà les forces ennemies attaquaient.