Bonjour à tous.
Plutôt insatisfait par l'offre disponible en terme de système d'escarmouche, je travaille actuellement sur le mien. Le titre de travail du projet est 'La Plume et l’Épée', puisqu'il vise à raconter des histoire par le prisme d'affrontements de petits groupes de personnages. Bien que loin d'être finalisé, le système donne jusque là des résultats encourageants et des parties fonctionnelles. On est pas vraiment sur du KoW, ni sur du Vanguard, ni sur du Mantic en général. Pour tout dire, on n'est même pas sur Pannithor mais dans un setting qui s'en inspire par certains points. Je me suis toutefois dit que cela pouvait intéresser les gens d'ici
.
La dernière à eu lieu samedi entre les Vengeurs d'Ulfrir de mon compère von Falkenstein et moi-même, j'incarnais alors l'opposition. Son histoire met en scène Rorik Haraldson, un fils de petite noblesse parti en quête d'un héritage familial dérobé. Il est assisté dans son aventure par le prêtre d'Ulfrir Valmir Jorgenson et par Astrid Ulfdautir, une guerrière d'Ulfrir. Il a également été rejoint par Vana Svenni et Ulli Hansen, deux mercenaires bas du front. Lors de la dernière partie, ils ont tenté sans succès de mettre la main sur l'un des orcs impliqués dans le vol de l'artefact afin d'en apprendre plus sur ses complices. Leur échec les mettant dans une impasse, ils ont été contraints de revenir dans la cosmopolite ville frontière de Gamrak afin d'essayer de dénicher une autre piste. Après avoir usé leurs semelles de manière infructueuses dans moult lieux plus ou moins sordides, il ont fini par mettre la main dans une maison de passes des faubourgs sur un type à tête de fouine qui semblait avoir quelque chose à dire. Il faut juste l'inciter un peu à parler.
Diverses vues des faubourgs avant que l'action ne débute. Parmi diverses scène de vie quotidienne, on y trouve pêle-mêle des marchands en train de négocier, des gobelins se disputant sur le meilleur moyen d'estourbir une chèvre, des aguicheuses qui appâtent le chaland ou une carriole de passage.Alors que la discussion est bien engagée – plus au goût de Rorik que de la Fouine qui reste au demeurant assez peu loquace – un appel tonne de l’extérieur du lieu de débauche.
'Ulli fils de catin. Alors comme ça on revient chez maman ?'
En réponse à cette voix à la fois suave et profond, de nombreux souvenirs affluent à la mémoire d'Ulli. Des souvenirs qu'il aurait aimé avoir enfoui définitivement. Il n'a toutefois pas le temps de s’appesantir car profitant de la diversion, la Fouine jette le contenu de sa choppe au visage de Rorik et se précipite à l'extérieur. Avec un hochement de tête entendu, Ulli et Vana lui emboîtent le pas.
A peine sortis, Ulli et Vana sont pris à parti par Yorgen Dent d'Or et les ruffians à sa solde. Alors que leur indic s'enfuit, Yorgen prend la parole.
Ulli et Vana face à Yorgen et ses brigands.'Ulli ! Sale résidus de sac à f**tre, je t'ai enfin mis la pogne dessus. Tu vas voir ce que...'
Mais Ulli et Vana ne lui prêtent aucune attention.
'Ils sont là pour moi, grogne Ulli à sa compagne. Je vais les retenir, toi tu récupère notre client.'
La Fouine se carapate.La jeune femme s'élance en directions des orcs.
Une feinte et un contre pied plus tard, elle les a dépassés, bien que le cuir de sa veste garde un cuisant souvenir de leurs lames.
'C'est pas passé loin cette fois, se dit-elle'.
Sa cible a piqué à droite en direction du marché. Il se fraye un chemin à travers les badauds ayant tourné leur attention vers l'échauffourée en train de monter en intensité.
Bien que communes à Gamrak, de telles attractions restent toujours prisées par la foule.
Des gobelins profitent de l'animation ambiante pour chaparder sur les étals.De son côté, Ulli affermit sa prise sur son marteau. A un contre sept, il ne peut pas se permettre de foncer tête baissée. Bien que Yorgen ait été surpris par le départ de Vana au point d'en avoir le sifflet coupé – chose suffisamment rare pour être notée – il n'a jamais quitté Ulli des yeux. D'un coup d’œil à gauche puis à droite, Ulli se rend compte que les hommes de main de Yorgen n'attendent qu'un mot de leur chef pour lui bondir à la gorge.
La tension régnant dans la rue est palpable jusqu'à l'intérieur du bordel.
Comprenant qu'ils font face à une situation potentiellement explosive, Valmir et Astrid sortent pour épauler Ulli.
Essuyant sa barbe souillée d'un revers de manche, Rorik avise la fenêtre sur le côté du bâtiment. S'il parvient à sortir par là, il sera en mesure de contourner les coupe-jarrets. Malheureusement, au terme d'un effort titanesque ponctué par une épaule froissée, il doit se rendre à l'évidence : passer un gaillard, son plastron, son bouclier et sa barbe par une si petite lucarne n'est tout simplement ni architecturalement, ni anatomiquement possible.
'Heureusement que personne ne m'a vu, se dit-il'.
Comme pour le faire mentir, une flèche se plante alors dans le montant de la fenêtre, à quelques centimètres de sa main. Des archers, postés à l'extérieur de la lucarne à l'autre bout du bâtiment l'ont pris pour cible. Abandonnant là sa tentative de reconversion en contorsionniste aussi éphémère que lamentable, Rorik se tourne vers la porte.
'Je te tiens !'
Vana a rattrapé la Fouine sans grande difficulté et le tient par le colback. Alors qu'elle esquisse un sourire de satisfaction, elle sent sa prise devenue soudainement plus légère qui cesse de se débattre. Avec un juron, elle jette sur le côté le capuchon que la Fouine – on devrait plutôt l'appeler l'Anguille – lui à laissé en main et se rue en avant. Elle manque de perdre l'équilibre en évitant de justesse une ménagère en commissions – le pot de beurre de la pauvre ne s'en tire pas à si bon compte – et se rétablit juste a temps pour bondir par dessus des tonneaux que la Fouine a reversé sur son chemin.
Avide d'un coupable sur lequel abattre son courroux le propriétaire desdits tonneaux, un adipeux commerçant, lève un doigt accusateur vers Vana mais il se ravise rapidement au vu du regard décidé et de la carrure de la jeune femme.
'Il arrive au bout du marché, s'inquiète alors Vana. S'il en sort et me sème, je ne le chopperai plus...'
Devant la maison de passe, une mêlée furieuse s'engage. Yorgen et ses orcs prennent Ulli à parti. Avec l'agilité d'une panthère (ou d'un barbare cimmérien), le colosse parvient à se soustraire au gros de l'assaut.
De leur côté, Vanir et Astrid essuient la charge des ruffians humains. Bien qu'ils aient étudié l'art de la gourdinerie florentoise, une version rustique de l'escrime florentine qui complète le gourdin avec une dague en seconde main, ils n'ont pas la virtuosité de leur capitaine. La guerrière d'Ulfrir a tôt fait de les repousser de quelques enjambées, en laissant un sur le carreau au terme de sa passe d'armes.
A l'extrémité du marché, Vana a finalement rattrapé la Fouine. Après un crochet au foie pour exprimer sa frustration, la discussion peut commencer. A la surprise de la jeune femme, il n'en faudra pas plus pour le faire parler. Il déballe tout entre deux hoquets, répondant aux questions posées, qu'elle allait poser, voire qu'elle ne comptait pas poser.
'J'espère pour toi que tes infos sont fiables, menace-t-elle en conclusion. Sinon, fais nous confiance à moi et à mes potes pour te retrouver – et on ne sera pas aussi tendres que maintenant.'
Dans un immonde borborygme, la Fouine rend alors bière et bile dans un magma aigre. Essuyant avec un grand revers de main un reste de fluide noirâtre au coin de la bouche, il répond avec un rictus.
'Ne t'en fait pas. Avec ce que je t'ai dit, j'ai de toute façon intérêt à ce que personne ne me retrouve.'
Rompues à l'exercice, les aguicheuses du bordel sont rentrées s'abriter d'un mauvais coup le temps que passe l'orage.
Enchaînant voltes, feintes et pirouettes Astrid se débarrasse sans difficulté de ses adversaires tandis que Valmir est pris à parti par les archers à la solde de Yorgen.
D'une rapide prière, le prêtre canalise l'énergie d'Ulfrir en une barrière impénétrable, stoppant net un projectile qui filait vers sa gorge.
Toujours harassé par Yorgen et ses orcs, Ulli est à la peine. Impossible à atteindre derrière ses sbires, son ancien camarade est rompu à tous les coups bas du combat de rue et vise tous les points sensible de la manière la plus vicieuse qui soit.
L'attention de Vana est attirée l'espace d'une seconde par la clameur du combat de l'autre côté du marché. Lorsqu'elle revient à la Fouine, celui-ci s'est déjà éclipsé. Pestant entre ses dents, elle bondit sur le toit du étal, une flèche encochée et prête à filer vers la première cible se présentant.
'Je suis avec toi mon frère !'
Bien que l'arrivée de Rorik dans le combat équilibre la donne, Ulli est trop mal en point et finit par s'effondrer.
Yorgen le tire par le col à l'écart de la mêlée et entreprend de le fouiller avec la dextérité consommée du pickpocket averti. Un sourire carnassier finit par éclairer son visage.
'Je savais bien que tu ne la garderais pas loin de toi, dit-il de sa voix mielleuse tout en agitant un bout de parchemin sous le menton d'Ulli.'
Son bonheur est de courte durée car soudain, une flèche lui transperce l'épaule. En remontant à l'origine du trait, il voit Vana déjà en train d'encocher à nouveau.
'On gicle les gars, ordonne-t-il alors en grimaçant.'
Avec un ultime coup de botte dans les côtes d'Ulli pour faire bonne mesure, Yorgen tourne talons et décampe le long de la route. Ses hommes et orcs de mains le couvrent en retennant Rorik, Valmir et Astrid, prêts à décrocher quand leur chef serait à l'abri.
Bondissant de présentoir en étal, Vana se lance à la poursuite du chef de bande et, hors d'haleine, encoche une flèche pour le stopper. Mais la fatigue brouille sa vue et fait trembler sa main ; son trait siffle aux oreilles de Yorgen qui s'évapore dans les faubourg.
Alors que le pas lourd des ogres de la milice se fait entendre, tous comprennent qu'il vaut mieux ne pas traîner ici. Soutenant Ulli du mieux qu'ils peuvent, Rorik et Valmir se dirigent vers la sortie de la ville tandis que Vana et Astrid se chargent de perdre leurs poursuivants dans les ruelles pour leur offrir un temps précieux.
'Il ne faut pas...laisser Yorgen...mettre la main...dessus, articule à grand peine le colosse.'
Bien qu'il ignore encore ce qui puisse être aussi important, Rorik comprend avec dépit qu'il devra bientôt faire un choix. Devra-t-il donner la priorité à son héritage ou à Yorgen ? A moins qu'il ne décide de séparer ses forces au risque de finir perdant sur les deux tableaux...