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 The Bloodstone of Cerillion Chapitre 6

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Farmace
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MessageSujet: The Bloodstone of Cerillion Chapitre 6   The Bloodstone of Cerillion Chapitre 6 EmptySam 9 Avr - 0:27

Six

Le son des arbalètes était semblable à celui du vent qui hurle, ponctué par les détonations des arquebuses, alors que les carreaux et la grenaille pleuvaient sur la horde de squelettes. Certains d’entre eux s’écroulaient sur place ; les autres continuaient à avancer malgré un membre (ou la tête) en moins, les énergies arcaniques utilisées pour animer leurs cadavres sans vie restant puissantes en dépit des dommages subis. Des vrilles de flammes pourpres et vertes se contorsionnaient au-dessus des morts-vivants avançant d’un pas trainant vers la citadelle naine affaiblie.

L’armée des morts avait à présent quitté le couvert de la forêt et parcourait l’étendue défrichée qui la séparait du mur extérieur de la citadelle. Au centre se tenaient de puissantes hordes de squelettes, leur démarche presque laconique. Alors que le ciel à l’est commençait à se teinter de gris des premières lueurs de l’aube, de repoussantes bannières claquaient dans l’air de ce début de matinée, les flammes vacillantes des emplacements des canons projetant des ombres menaçantes sur leurs sceaux magiques striés de sang : l’un était un crâne souriant gigantesque, et de grandes déchirures dans la bannière donnaient à la lumière des torches provenant de derrière l’apparence de larmes sanglantes ; une autre représentait un cadavre déchiré, garni de grands lambeaux de chairs ; une autre avait tout simplement été trempée dans le sang.

Les bannières ne concernaient pas Balek ; les échelles, si. Ces constructions étaient peut-être longues et fines, mais étaient assez légères pour des corps dépourvus de chairs ; et il en avait trop pour les dénombrer. Il semblait qu’il y avait une échelle pour chaque vingtaine de squelettes présente devant eux. L’effondrement du mur supérieur ne le rendrait que plus facile à être franchi. Toujours était-il qu’ils ne pouvaient pas faire grand-chose contre elles tant qu’elles ne seraient pas contre les murs.

Frilik courait le long du rempart, donnant des ordres à la Garde de Fer. Les guerriers nains tiraient et rechargeait encore et encore autour de lui : la vision d’horreur de l’avancée de cette armée était chassée de leur esprit par des années d’entrainement et d’expérience, leur permettant de tenir leurs positions là où le sens commun leur aurait soufflé de fuir avant d’être atteint du toucher glacial de la mort. Le son constant des cordes des arbalètes et les détonations des arquebuses étaient réconfortants pour le commandant de la Garde de Fer. Il puisait de la force dans l’idée que ses hommes tiendraient jusqu’à la fin, quoi qu’il arrive.

Balek Stronghelm regardait avec une fierté grandissante alors qu’une troupe toute proche préparait ses arbalètes. A côté du seigneur, Holk avait ramassé une arbalète tombée au sol et la rechargeait avec de puissants et rapides mouvements sur sa manivelle.

« Maudit truc, » dit-il alors que le carreau glissait librement pour la troisième fois et s’écrasait sur un pavé à ses pieds. Balek ramassa le carreau, et le tendit au nain avec en secouant la tête : « Moins de précipitation, plus de vitesse. »

« Tu as l’air d’un elfe quand tu dis des inepties de ce genre, » dit Holk d’un ton sec en prenant le carreau. Avec précautions il le remit en place, le verrouillant dans son emplacement dans un rapide bruit de claquement du mécanisme de chargement. Cette fois-ci il resta en place. Balek laissa passer la remarque.

« Tu vois ? »

« Qu’est-ce que je donnerais pas pour une hache, » grommela Holk en visant et décochant son carreau.

Les morts-vivants étaient encore à une certaine distance du mur lorsqu’éclata un son semblable au hurlement d’un chat sauvage dans la nuit. Tout mouvement cessa sur le mur durant un instant alors que les nains regardaient le ciel, voyant un orbe pourpre et vert passer au-dessus d’eux. Ce fut Holk qui put en premier faire usage de la parole, la terreur audible dans ses mots à un niveau proche du désespoir.

« Boule de feu ! A terre ! »

Le cri d’alerte vint trop tard ; le projectile frappa la muraille, explosant dans un éclair aveuglant avec un terrible rugissement de flammes. La pierre crénelée se fragmenta comme si elle avait été écrasée par le poing d’un géant ; des nains furent projetés sur les rochers en contrebas. Un feu de magie arcanique se consumait là où le projectile mortel s’était écrasé, rongeant la roche elle-même, faisant fondre en quelques des décennies de savoir-faire.

Frilik se dépoussiéra en se relevant ; il put voir un trio de catapultes à la limite de la frondaison des arbres. « En bas ! » hurla-t-il à travers la section de mur détruite, « Deux équipes de canonniers, répliquez ! » Alors même qu’il parlait il pouvait voir que les machines de guerre ennemies étaient hors de portée, et deux d’entre elles étaient sur le point de tirer.

Le reste de la Garde de Fer décocha une autre volée de carreaux sur la masse en approche. Les squelettes étaient réduits en miettes, la bannière d’une horde tombant alors que son porteur était abattu. Une acclamation s’éleva depuis les rangs des défenseurs mais le cœur n’y était pas. Il était évident que les pertes qu’ils infligeaient à leurs ennemis n’étaient même pas proches de ne serait-ce que ralentir l’implacable avancée.

***

A l’arrière de l’armée mort-vivante, Kronos se tenait sur un monticule de terre. Son garde du corps roi guerrier se tenait à côté de lui, l’armure bosselée et éraflée. Le revenant tenait toujours la bannière personnelle du nécromancien, la pointe de la barre qui la constituait fermement plantée dans le sol. Le monticule sur lequel ils se tenaient grouillait de vers, d’asticots, et de scarabées : ils rampaient pour échapper aux vrilles d’énergie démoniaque semblant émerger des robes du nécromancien. L’avancée de l’ost se déroulait bien, il pouvait le voir. Les revenants avaient bien fait leur travail ; aussi coûteux qu’ait été le fait de les utiliser pour pareille tâche, leur sacrifice en vaudrait la peine à la seconde où il s’emparerait de la Pierre de Sang. Il leva une main noueuse puis l’abattit vers le bas, et les deux catapultes restantes tirèrent leur charge mortelle. Il regarda l’arc décrit par les projectiles dans le ciel nocturne, leur lumière maléfique se reflétant dans ses yeux laiteux.

Quelques instants avant qu’ils frappent leur cible, il sentit quelque chose venir frapper à la frontière de sa conscience, et son emprise sur l’armée vacilla. Comme un seul homme, l’armée entière fit en faux-pas dans son avancée, comme des marionnettes dont une ficelle se serait rompue ; puis ce quelque chose quitta son esprit et il rassembla sa volonté. Quelque part tout proche, quelque chose de puissant avait heurté ses sens magiques. Pas la Pierre de Sang ; il aurait reconnu sa sensation. Non, c’était quelque chose de différent.
Les sons surpuissants des projectiles heurtant le mur du château était déjà bien assez pour le distraire, mais il rangea dans son esprit l’idée qu’il lui faudrait enquêter sur cette perturbation une fois la bataille gagnée.

***

Balek se releva, regardant fixement sans y croire les trois nouvelles brèches ouvertes dans le rempart : la roche fondue moussait alors qu’un feu contre nature se dispersait, laissant la pierre trouée et érodée comme du calcaire sous une pluie acide. Les hurlements de ses frères en train de brûler étaient étouffés après le son des boules de feu ayant frappés les murs, tout comme l’était le mystérieux hululement qui semblait accompagner l’armée ennemie. La première catapulte était déjà en train de recharger, se préparant à délivrer un nouveau tir, et il ignorait combien de temps les murs pourraient tenir, particulièrement en tenant compte des dommages déjà causés par l’explosion des réserves. Il rejoignit Holk, qui insultait son arbalète.

« Tu as dit que tu préfèrerais une hache ? »

Le vétéran acquiesça d’un air impatient. « Tu ne suggères pas qu’on aille dehors, pas vrai ? »

« Avec les canons détruits nous n’avons plus rien pour nous occuper de ces catapultes. Que dis-tu de l’idée de partir à l’attaque ? »

Holk sourit de toutes ses dents. « Je pensais que tu m’le demanderais jamais ! »

***

Aucune forteresse naine n’était dépourvue de secrets. Une grande courtine avec un corps de garde est une chose traditionnelle, et constitue l’entrée la plus communément utilisée, mais il aurait été naïf de supposer qu’il s’agit de la seule.

Ainsi donc Balek Stronghelm, Holk Gungerson, et un demi régiment de vétérans de la Garde de Fer epruntaient un chemin souterrain jusqu’à une porte dissimulée dans une grotte de la forêt. Ils émergèrent silencieusement à quelques distances de l’armée des morts-vivants, délaissant torches et lanternes au profit de leur affinité naturelle avec les ténèbres. La Garde de Fer était équipée de haches et de marteaux robustes, chacune de ces armes étant responsable du trépas d’un nombre incalculables d’ennemis. Ils étaient experts dans l’art de la guerre, Balek ayant combattu aux côtés de chacun d’entre eux pendant assez longtemps pour connaître leurs forces. A présent, alors qu’ils avançaient sur les arrières de l’armée ennemie, Balek avait dans le cœur un ardent sentiment de fierté.

A travers les arbres au-dessus d’eux ils pouvaient voir vaciller des lumières de flammes, à la fois naturelles et arcaniques, et ils entendaient – ressentaient presque – un nouvel écho assourdissant, alors qu’une boule de feu percutait le mur. Cela ne leur avait pas pris beaucoup de temps pour atteindre cette position, mais ils savaient que chaque minute pourrait faire la différence.

Ils approchèrent de la limite des arbres, et soudainement les catapultes se retrouvèrent devant eux, trois d’entre elles, d’étranges machins de bois, d’acier, et d’os. Les servants de l’arme portaient les lambeaux d’anciens uniformes d’une équipe d’artillerie, et ils se déplaçaient avec des mouvements saccadés alors qu’ils rechargeaient leurs engins de destruction. Holk jura dans un souffle quand il vit que les projectiles qui étaient chargés étaient des crânes blanchis ; il pouvait y voir des symboles arcaniques gravés dans l’os.

Balek jeta un œil à ses hommes, sans avoir besoin de prononcer un mot pour voir qu’ils étaient prêts. Il les dirigea par quelques brefs mouvements de la main, et ils se mirent au travail.
La moitié de la Garde de Fer partit sur la gauche, commandée par Farund, le capitaine de l’unité. Il était fort comme un bœuf, d’un tempérament tout aussi mauvais, et il menait en marchant tête d’unité. Il frappa durement en direction de l’ennemi le plus proche, un guerrier squelettique qui réarmait le long bras de la machine de guerre. Après un extrêmement bref instant de résistance, l’aura magique animant la créature se fragmenta en un flamboiement de lumière pourpre. Le squelette était déjà en train de s’effondrer quand le marteau arracha le crâne de ses épaules, le balançant au loin dans les ténèbres. Thorak, la dernière recrue de l’unité, chargea à côté de lui dans un squelette qui tenait ce qui ne pouvait être que les restes d’un sextant. Le jeune nain leva son bouclier à la dernière seconde, passant littéralement à travers le servant d’arme et dispersant ses os. Les trois membres du groupe restants s’attaquèrent à la catapulte elle-même, détruisant cordes et poutres. Au même instant, leurs homologues faisaient connaître le même destin à la machine sur la droite.

Holk savait qu’il aurait parcouru la distance jusqu’à la catapulte centrale en six longues enjambées. Ses talents affutés par des années de bataille, il leva sa hache à la quatrième, frappa à la cinquième, et finit de l’abattre à la sixième. Sa cible se penchait pour saisir un crâne dans la caisse cabossée posée dans l’herbe mouillée, et le coup dispersa sa colonne vertébrale et son pelvis. Balek avait déjà fauché les jambes du dernier servant d’arme, et il réduisait son crâne en poussière avec son marteau. En quelques secondes, les trois machines de guerre avaient été réduites au silence.

Une ignoble mélopée funèbre s’éleva sur leur droite, et Balek regarda autour d’eux alors que ses hommes se rassemblaient autour de lui. A moins de cinquante pas d’eux se tenait une figure en lambeaux, au sommet d’un monticule de terre grouillant, un bâton tordu serré dans ses doigts osseux. Son autre main pointait dans leur direction, et il avait sur le visage une expression furieuse de pure haine. Le son – sûrement trop contre-nature pour avoir été produit par un homme mortel – s’élevait depuis sa gorge, semblant être née d’une frustration mêlée et d’un sentiment d’affront. La silhouette leva les bras, le bâton en l’air, et cria une sombre incantation.

Plusieurs meutes de goules rôdaient à l’arrière de l’avancée de squelettes, leurs longs doigts raclant la terre alors qu’ils se tenaient accroupis sur leurs chevilles. Alors que le cri du nécromancien s’élevait ils se tournèrent comme un seul homme, contraints par sa sombre volonté, et s’élancèrent dans une course ponctuée de bonds, couvrant à toute vitesse la distance qui les séparait des nains en courants sur leurs pieds et leurs mains griffus.

Balek mit la main à sa ceinture, où il gardait une paire de marteau subtilement alourdis. Il en prit un de sa boucle et se tourna vers Farund.

« En arrière ! » Il lança le marteau, sans prendre le temps de le regarder décrire un lent arc de cercle, et se retourna pour battre en retraite vers la grotte. Holk ne put détacher ses yeux de la scène et vit l’arme frapper proprement la main droite du nécromancien. Le personnage flétri fit tomber le bâton et fixa sans y croire ses doigts estropiés, braillant de douleur. L’effet sur les goules fut immédiat ; leur avancée ralentit à l’instant ou les flammes arcaniques les abandonnèrent, et plusieurs finirent même par tomber ou trébucher. Il n’attendit pas de voir si elles se relevaient ; à la place, il se tourna et fonça pour rejoindre la Garde de Fer.

Il les atteignit à l’instant où Balek ouvrait la porte cachée. Tous les douze se pressèrent de franchir la porte, la claquant derrière eux pour la fermer. Pendant un moment le seul son audible fut la douzaine de nains qui respirait lourdement ; puis Thorak parla.

« Vous avez vu ? » Ils se tournèrent tous vers le jeune nain.

« Ouais mon gars, » répondit Balek solennellement. Il avait en effet très bien vu. Alors qu’ils fonçaient sur les catapultes, les innombrables échelles déposées contre les murs avaient été impossibles à manquer. Ils n’avaient pas été assez rapides. Les morts-vivants étaient dans Mox.

***

Kronos regardait d’un air accablé les restes de ses précieuses machines de guerre en tenant délicatement sa main mutilée. Les goules étaient revenues les mains vides ; quelle que soit la ruse ayant permis aux nains d’arriver derrière ses lignes elle leur avait également donné le moyen de disparaître à nouveau. Cela n’avait guère d’importance ; les catapultes avaient fait leur travail, et à présent ses troupes étaient sur les murs.

Il marmonna une incantation. Une lumière étrange s’écoula de son bras et régénéra la chair de sa main ; il la plia pour tester sa souplesse puis se pencha pour ramasser son bâton.
Il avança au-devant de la forteresse en s’appuyant sur son bâton, ses domestiques cadavériques à ses côtés. Il pouvait voir que la bataille sur les murs était presque gagnée ; de moins en moins d’échelles étaient repoussées, et la majorité des silhouettes présentes au sommet des remparts étaient désormais des formes squelettiques dans d’anciennes armures. Alors qu’il regardait, les portes étaient en train de s’ouvrir – il les atteignit avec ses sens arcaniques et fut satisfait de découvrir qu’un groupe de ses guerriers s’était taillé un chemin jusqu’au corps de garde pour ouvrir la voie. Gratifier ses laquais d’un certain degré de conscience était coûteux mais offraient à coup sûr des résultats.

Il regarda avec une sensation proche du plaisir ses troupes de morts-vivants effectuer une percée à travers les portes et s’avancer dans la cour séparant le mur extérieur de la citadelle, embrochant des guerriers nains sur leurs lances pourrissantes ou bien les charcutant avec des lames rouillées dont la majorité brillait d’anciennes runes. Les revenants restants descendirent des murs, silencieux comme un murmure, leurs longues faux abattant les plus proches, réduisant les nains en charpie par douzaines. Un feu ancien brûlait dans leurs yeux, et depuis leur bouche s’élevait un cri issu de milliers d’années de tourments et de désespoir.

D’un simple mouvement de sa main toute neuve, les revenants montés sur des destriers dépourvus de chair chevauchèrent au travers des portes, frappant leurs ennemis avant que les guerriers de petite taille ne puissent se rallier. Ils abaissèrent leurs lances sur une ligne de la Garde de Fer qui s’était reformée dans la cour, ignorant les carreaux d’arbalète qui rebondissaient contre l’acier de leur armure. Un des chevaliers damnés reçu un tir dans la tête, son heaume tombant pour révéler un crâne totalement dépourvu de chair qui regardait avec une fureur démente. Un instant après les nains étaient morts ou en fuite.

Beaucoup parmi les défenseurs s’étaient repliés dans le donjon, mais les plus stoïques avaient tenus leurs positions, prêts à sacrifier leur vie pour retarder l’avancée des morts. Ils se repliaient derrière les portes de pierre du donjon dans un cercle rétrécissant en permanence. Ils n’avaient nulle-part où se cacher, et aucune intention d’essayer. Kronos était en train de regarder alors qu’un vol de spectres balayait un régiment de Cuirassiers. Le choc de l’acier contre l’acier fut presque aussi bruyant que les cris de fureur poussés par les guerriers nains. Ils balançaient leurs haches et leurs marteaux en vain, rendus impuissants par la nature éthérée de leurs ennemis. Ce n’était qu’une question de temps avant que le baiser glacial de la mort n’emporte ces guerriers, néanmoins – péniblement – ils continuaient le combat.

Au cœur même des défenses restantes se tenaient trois formations de nains en armures dorées, leurs marteaux aussi grands qu’un orc. Aussi immobiles que le donjon lui-même, les Brise-Fer résistaient fermement, le visage résolu et inébranlable, leurs armes levées. Ils étaient flanqués de deux régiments de cuirassiers qui frappaient leurs boucliers avec leurs haches dans un geste de défi bien rythmé. Un des guerriers prit le rythme et commença à chanter dans la langue gutturale des nains, sa voix de baryton couvrant le bruit de la bataille. En peu de temps sa voix fut rejointe par d’autres, et en quelques secondes le son devint presque assourdissant.

Kronos eut un large sourire. J’ai ma propre musique.

Le vieux nécromancien tourna et pointa son bâton vers la bannière tenue par son revenant garde du corps. La bannière pourpre d’Uthard était son étendard personnel depuis aussi longtemps qu’il avait commencé à parcourir le monde, et durant ce laps temps il y avait lié plusieurs sombres esprits. La foudre jaillit de son bâton et toucha le tissu en lambeaux, touchant des runes et signes magiques cousus dessus pour en faire surgir une vie impétueuse. Libérées des grands arpents de tissus qui les retenaient, les âmes damnées commencèrent à gémir. Leurs hurlements de banshee jaillissaient de chaque parcelle du totem mystérieux, leur malveillance suintant comme une vague putride. La mélopée monta d’un ton, se répandant parmi les nains en de multiples explosions sonores, les laissant en train de se tenir la tête entre leurs mains, les oreilles en sang. Distraits jusqu’à la folie, les nains n’avaient aucun moyen de se défendre. Kronos fit un geste de la main, paume ouverte, et une masse de zombies avança d’un pas trainant, affamés de chair.

Les rangs nains en première ligne combattaient pour tenir leurs positions, du sang coulant de leur nez et de leurs oreilles sur leurs barbes taillées courtes. Les zombies arrivèrent à portée de bras ; le nain le plus proche frappa durement les cadavres qui avançaient, mais le coup était faible et deux zombies plongèrent leurs dents cassantes dans son bras. Le cri de choc et de douleur du nain se mêla à celui de ses frères, mais tous étaient à peine audibles, couverts par les hurlements gémissants et continuels de banshee.

Les rangs de squelettes venaient les uns après les autres, s’occupant rapidement des nains restants. Il n’y avait pas menace à cet instant, seulement des cibles faciles. Les squelettes avançaient à grands pas entre les rangs nains effondrés, frappant de leurs lances et de leurs épées, fendant la chair et les os avec facilité. Un nain leva inutilement la main pour demander pitié, le gant recouvert de son sang qui s’écoulait continuellement de sa tête commotionnée. Un simple coup de hache au tranchant aussi rouillé que ne l’était l’armure du squelette l’envoya se joindre au massacre. Avant que le nain condamné ne puisse remarquer la perte de sa main une lance traversa son torse, le clouant aux pavés baignés de sang.

Kronos fit un geste avec le poing refermé et la banshee se fit silencieuse. Des hurlements de douleur emplissaient la cour devant le grand donjon de Mox, se faisant plus rares, peu à peu, alors que le nombre de nains se réduisait. Les laquais de Kronos encombraient la cour ; les goules, repues de leur précédent festin, se jetaient à présent les unes sur les autres, avides de goûter à de la chair à nouveau. Un petit groupe s’abattit sur les Brise Fer restants, passant des couteaux et couperets au travers de leurs armures pour accéder à la chair à l’intérieur. Le son des goules festoyant était un horrible accompagnement pour le concertes de hurlements des morts et des mourants.

Le nécromancien traça sa route à travers les cadavres, son gardien dans son sillage. Des carreaux d’arbalètes pleuvaient toujours depuis le donjon les surplombant mais Kronos les dévia d’un geste distrait de la main, aussi aisément que s’il avait voulu éloigner des mouches. Il était obnubilé par la porte de pierre du grand donjon. Elles avaient été verrouillées et barrées ; ceux qui étaient restées dans la cour avaient gagné suffisamment de temps pour que l’entrée puisse être scellée contre les assiégeants.

« Stupide, » murmura-t-il de sa voix semblable à un cliquetis sifflant, « et futile. »

Il toqua contre la porte avec ton bâton, canalisant tout son pouvoir à travers les runes arcaniques gravées sur toute sa longueur. Les runes gardiennes naines placées autour de la porte prirent vie, leurs symboles imbriqués brillant d’un pouvoir ancien. Cela se transforma en bataille de volonté, la force de l’esprit du nécromancien luttant contre celle des architectes de l’édifice depuis longtemps disparus. Il trembla sous l’effet de la concentration, plaçant plus de sa vitalité corrompue à travers son bâton. Un feu mystérieux brilla, et une par une, les runes gardiennes commencèrent à siffler et cracher, faisant couler de l’acier fondu le long des colonnes entourant la porte. L’air ondulait sous l’effet de la chaleur. Puis, dans une dernière invocation de pouvoir, ce fut fait. Les grandes portes tremblèrent et s’effondrèrent à l’intérieur.

Kronos fit un pas de côté, ses légions se déversèrent autour de lui pour se ruer à l’intérieur. Il abaissa le bout brillant de son bâton.
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Prince Calirion

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MessageSujet: Re: The Bloodstone of Cerillion Chapitre 6   The Bloodstone of Cerillion Chapitre 6 EmptySam 9 Avr - 10:13

Génial comme d'habitude !

J'adore cette ambiance de film de morts vivants.

Top!
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Farmace
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MessageSujet: Re: The Bloodstone of Cerillion Chapitre 6   The Bloodstone of Cerillion Chapitre 6 EmptySam 9 Avr - 10:30

Merci ^^

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vaudania

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MessageSujet: Re: The Bloodstone of Cerillion Chapitre 6   The Bloodstone of Cerillion Chapitre 6 EmptySam 9 Avr - 14:04

cheers

pilpatant

cheers

cat

P. S. : je retourne à ma lecture

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Grimaldus

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MessageSujet: Re: The Bloodstone of Cerillion Chapitre 6   The Bloodstone of Cerillion Chapitre 6 EmptySam 9 Avr - 18:51

Rah, plein de lecture à rattraper !
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Farmace
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MessageSujet: Re: The Bloodstone of Cerillion Chapitre 6   The Bloodstone of Cerillion Chapitre 6 EmptySam 9 Avr - 20:37

L'avantage de le poster ici c'est que c'est jamais perdu Wink

De rien les gars ! ^^

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Grimaldus

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MessageSujet: Re: The Bloodstone of Cerillion Chapitre 6   The Bloodstone of Cerillion Chapitre 6 EmptyVen 15 Avr - 9:58

Je viens de lire les Chapitres 5 et 6 : C'est excellent !

La suite, La suite !!! Very Happy
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Farmace
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Farmace


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MessageSujet: Re: The Bloodstone of Cerillion Chapitre 6   The Bloodstone of Cerillion Chapitre 6 EmptyVen 15 Avr - 10:25

J'y travaille ^^

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Tanis

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MessageSujet: Re: The Bloodstone of Cerillion Chapitre 6   The Bloodstone of Cerillion Chapitre 6 EmptyVen 15 Avr - 23:12

Raaah, quand est ce qu'ils vont lui mettre une tarte à ce nécromancien ??! ^^

Merci Farmace ! Wink

_________________
Julo62 a écrit:
Oui oui, pour moi, la frontière entre Nord et Sud, c’est la Somme.
Et encore c’est pour que ce soit géographiquement clair !
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Farmace
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Farmace


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MessageSujet: Re: The Bloodstone of Cerillion Chapitre 6   The Bloodstone of Cerillion Chapitre 6 EmptyVen 15 Avr - 23:16

Il a déjà eu un peu mal à la main, c'est un début ^^ Ça fait plaisir l'ami ! Avoir vos retours est la meilleure des motivations !
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vaudania

vaudania


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MessageSujet: Re: The Bloodstone of Cerillion Chapitre 6   The Bloodstone of Cerillion Chapitre 6 EmptySam 16 Avr - 8:40

Farmace a écrit:
Il a déjà eu un peu mal à la main, c'est un début ^^ Ça fait plaisir l'ami ! Avoir vos retours est la meilleure des motivations !

Il s'en fou il a du gène de lézard en lui...


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