Bonjour à tous.
Pour ceux que le fluff intéresse, à l'exception des quelques livres de règles sortis depuis les premières versions une unique "roman" (plutôt une nouvelle longue en fait) est officiellement sorti et n'a pour l'heure jamais été traduit.
Je ne suis pas traducteur officiel mais je travaille sur le sujet pour en proposer ici-même une version française, sans doute très améliorable mais qui peut déjà vous offrir une première lecture. J'essaye de rester aussi près du texte officiel que possible mais certaines phrases ou expression de la langue de Shakespeare étant intraduisibles au sens littéral il y aura des phrases qu'il me faudra réinterpréter pour en garder l'esprit et l'idée principale.
Je précise que j'ignore totalement si en postant cette nouvelle ici je viole un quelconque copyright, mais ce n'est en aucun cas mon intention : dans la mesure où la nouvelle n'existe pas en français et que je ne fais que proposer une traduction approximative et non le texte original d'un seul bloc je pense que cela doit être bon légalement mais si certains d'entre vous (et notamment mes supérieurs admins) estiment que ce que je fais n'est pas correct en ce cas je m'excuse d'avance et retirerais immédiatement le texte. Ceci étant dit, place au récit.
Prologue
La place forte Naine de Mox se tenait sur le versant sud des Montagnes d’Alendar, imbriqué dans une crevasse entre deux rochers. Elle semblait émerger de la roche elle-même, des flèches s’élevant vers les hauteurs, en grandes colonnes grises tachetées de mousse et de fougères. Cela avait pris quatre décennies aux artisans Nains pour en graver la structure et quatre autres pour qu’ils puissent faire usage leur art sur les milliers de couloirs, de chambres et de grands halls qui s’étendaient à l’intérieur. Ses corridors semblables à un labyrinthe, parcouraient toute la chaine d’Alendar, mais c’était son grand mur en rideau qui inspirait le plus de craintes aux voyageurs de passage. D’une architecture novatrice née du besoin de s’installer des Nains, la place forte de Mox était l’une des quelques citées Naines qui demeurait à l’intérieur d’Elvenholme.
Holk Gungerson parcourait le mur, son marteau de guerre sanglé dans son dos, une pipe calée entre ses dents. L’odeur âcre de feuille d’ack s’accrochait à un petit nuage de fumée au-dessus de sa tête alors qu’il regardait les forêts qui l’entouraient. La lisière des arbres prenait fin à à-peine quelques centaines de mètres du mur en rideau, un fait qui l’avait toujours mis mal à l’aise. Si cela n’avait tenu qu’à lui, ils auraient abattu chaque arbre sur une étendue d’un kilomètre et demi à partir du mur, mais étant donné le lieu où ils étaient situés, sur la patrie des Elfes, un tel acte n’aurait pas été sage. Il émit un grognement moqueur et tapota sa pipe sur le rempart.
« Encore une nuit froide » dit une voix derrière lui. Holk se tourna pour voir un Nain magnifiquement vêtu du tabard rouge du Clan Stronghelm, la lumière de l’après-midi se reflétant sur la couronne ceinte en son front.
« B’jour, Balek » grogna Holk.
Balek Stronghelm, Seigneur de Mox, fit rouler ses yeux en soupirant, « Je te ferais remarquer que tu es censé t’adresser à moi en disant « Seigneur », si je pensais que ça ferait la moindre différence. »
« Cela peut bien faire soixante ans que ton père t’as transmis le pouvoir, mais tu es toujours le même Balek avec qui j’ai marché côte à côte au Port d’Hadros, » il gesticula avec sa pipe, « Couronne ou pas couronne. »
Balek haussa légèrement les épaules, lui concédant ce point. Ils restèrent tous les deux silencieux pendant quelques secondes, regardant au dehors à travers les arbres. Ils formaient un bien étrange duo ; le noble finement habillé avec des gemmes attachées à ses cheveux, et le soldat avec sa tenue de combattant et sa barbe taillée à ras.
« Comment s’est passée la surveillance durant les trois dernières semaines ? » demanda le seigneur. Les yeux de Holk se plissèrent. « On a eu une paire d’os cassés quand Grimril est tombé dans les escaliers ouest, deux poignets démis - ne demande pas – et un chien s’est étouffé avec un rat. Rien de sérieux. »
« Et les gardes dans la salle des coffres ? »
« Relevés à heure fixe, comme tu l’as ordonné. Ils ne s’en approchent pas, pas plus qu’ils ne le doivent en tous cas. Les gars me disent qu’ils, ben… qu’ils… qu’ils entendent des trucs depuis l’autre côté de la porte. » Holf fit une pause, hésitant à en dire plus, eu égard à son statut.
« Si tu as quelque chose à dire, Holk, dis-le. »
« Très bien. Nous n’aurions pas dû prendre cette pierre aux Elfes. C’est un problème qu’ils ont créé eux-mêmes, laissons-les se débrouiller avec ses conséquences. Tout ce qu’on a fait, c’est inviter la mort dans Mox. »
« Tu sais très bien qu’ils ne pouvaient pas s’en occuper en Ithris, ni aucun autre des villages de cet acabit. Pas maintenant qu’elle est éveillée. D’une façon ou d’une autre, elle aurait finit par arriver entre les mains de l’ennemi, c’est certain. » Il soupira. « Elle ne peut pas rester là éternellement malgré tout. J’ai envoyé un émissaire en Ithris, pour voir ce que Cerillion propose comme solution à long terme. Jusque-là, nous garderons leur erreur. »
« Mais pourquoi faut-il que ce soit ici ? »
« Si cela ne doit pas être là… alors où ? »
« Que les dieux soient damnés, c’est pas mes affaires ! J’ai juste peur de mourir à cause de la folie d’un Elfe. »
Balek se retourna, gratifiant Holk d’un regard appuyé : « Cette couronne est un cadeau des Cerillions, tu sais. Donnée il y a plusieurs générations, bien avant le temps de nos pères, avant que les rivalités mesquines ne prennent le pas sur les vieilles alliances. Nous avons bien assez d’ennemis en ce monde sans avoir besoin de nous accrocher à de vieilles rancunes, et une attitude comme la tienne n’aide pas. »
Holk retint sa réponse, et baissa la tête à la place. Balek continua : « C’est le meilleur endroit ou garder cette foutue chose, en tous cas pour le moment. Les murs de Mox s’élèvent depuis des générations, et la salle des coffres est le lieu le plus sûr sur le continent. Personne de sensé n’oserait tenter de s’en emparer. »
Holk serra les lèvres et hocha la tête solennellement, mais dans son cœur, il ne pouvait qu’espérer partager la confiance de son seigneur.